La France déclare l'immunité de Netanyahou contre les mandats d'arrêt de la CPI et souligne l'"amitié historique" entre les deux pays
"Israël nie l'autorité de la CPI et la légitimité des mandats d'arrêt"
La France a annoncé mercredi qu'elle considérait que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne pouvait être poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI) et qu'elle avait l'intention de maintenir ses relations de travail avec lui.
Cette déclaration française fait suite aux mandats d'arrêt récemment délivrés par la CPI à l'encontre de M. Netanyahou et de l'ancien ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, pour des crimes de guerre présumés commis contre des Palestiniens lors des opérations militaires menées par Israël contre les terroristes du Hamas dans la bande de Gaza.
Selon les médias, la France a décidé de rejeter la légitimité des mandats d'arrêt en guise de geste diplomatique à l'égard d'Israël. En retour, Israël aurait accepté d'inclure la France dans le comité d'application supervisant le cessez-le-feu avec le Hezbollah, qui est entré en vigueur mercredi matin.
Mercredi soir, le bureau du premier ministre a annoncé qu'Israël ferait appel de ces mandats. Il a également indiqué que M. Netanyahu avait rencontré le sénateur américain Lindsey Graham (R-SC), qui l'a informé des mesures prises par le Congrès américain à l'encontre de la CPI et des pays qui coopèrent avec elle.
« L'État d'Israël nie l'autorité de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye et la légitimité des mandats d'arrêt délivrés contre le Premier ministre et l'ancien ministre de la défense », a déclaré le cabinet du Premier ministre.
« Parallèlement aux efforts déployés par le Congrès, Israël a fait part aujourd'hui à la CPI de son intention de faire appel à la Cour et a demandé que l'exécution des mandats d'arrêt soit retardée.
Une déclaration publiée par le palais présidentiel français de l'Élysée a semblé conforme à la position israélienne, affirmant qu'« un État ne peut être tenu d'agir d'une manière incompatible avec ses obligations en vertu du droit international en ce qui concerne les immunités des États non parties à la CPI », notant le fait qu'Israël n'est pas un État membre de la CPI.
« Ces immunités s'appliquent au Premier ministre Netanyahou et aux autres ministres concernés et doivent être prises en compte si la CPI demande leur arrestation et leur remise », ajoute la déclaration du président.
En outre, la France a souligné « l'amitié historique » entre Israël et la France, en insistant sur le fait que les deux États sont des démocraties dotées d'un système judiciaire indépendant.
« La France entend continuer à travailler étroitement avec le Premier ministre Netanyahou et les autres autorités israéliennes pour parvenir à la paix et à la sécurité pour tous au Moyen-Orient », a promis Paris, rejetant fermement les mandats de la CPI.
La déclaration de l'Élysée a été précédée d'une déclaration médiatique du ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, selon laquelle « certains dirigeants » dans le monde pourraient être à l'abri des poursuites de la CPI. Le chef de la diplomatie française a également souligné que Paris est « très attaché à la justice internationale et appliquera le droit international ».
« La France appliquera toujours le droit international », a affirmé M. Barrot, ajoutant qu'il appartient “en dernier ressort aux autorités judiciaires de décider”.
La décision sans précédent de la CPI à l'encontre des dirigeants israéliens démocratiquement élus a divisé la communauté internationale. Les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la Norvège et l'Irlande ont tous indiqué qu'ils respecteraient la décision de la CPI concernant M. Netanyahu.
En revanche, les États-Unis ont fermement rejeté la décision hostile de la CPI à l'encontre des dirigeants israéliens, alors que l'État juif continue de se défendre contre les mandataires iraniens.
Le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, a indiqué que l'Allemagne ne se conformerait pas à la décision de la CPI en raison de la relation historique de Berlin avec Israël et de son engagement envers le peuple juif après l'holocauste de six millions de Juifs perpétré par les nazis.
« L'histoire de l'Allemagne fait que nous partageons des relations uniques et une grande responsabilité avec Israël. Nous examinerons attentivement les mesures prises au niveau national. Toute autre action ne sera entreprise que lorsqu'une visite [en Allemagne] du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de l'ancien ministre de la défense Yoav Gallant sera prévisible », a déclaré M. Hebestreit. « J'ai du mal à imaginer que des arrestations puissent être effectuées en Allemagne sur cette base », a-t-il ajouté.
Dans le même temps, la France a salué le cessez-le-feu conclu sous l'égide des États-Unis entre Israël et le groupe terroriste Hezbollah au Liban, qui est entré en vigueur mercredi.
Abordant les préoccupations légitimes d'Israël en matière de sécurité après plus d'un an d'attaques du Hezbollah, M. Barrot a souligné que la sécurisation du nord d'Israël nécessiterait un déploiement « massif » des forces armées libanaises (FAL) dans le sud du Liban, condition préalable au retrait des troupes de Tsahal de la région.
Le ministre français des affaires étrangères a également appelé à l'élection d'un nouveau gouvernement et d'un nouveau dirigeant libanais afin de permettre à l'armée libanaise d'établir un « monopole de la force » au sein de la nation.
Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.