Les éditeurs de Wikipédia qualifient l'ADL de "généralement peu fiable" sur le conflit au Moyen-Orient en raison de son parti pris pro-israélien

Les rédacteurs de la grande encyclopédie en ligne Wikipédia ont affirmé la semaine dernière que l'association juive américaine Anti-Defamation League (ADL) n'est "généralement pas fiable" lorsqu'il s'agit d'informations sur le conflit israélo-arabe en raison de ses associations pro-israéliennes.

Les rédacteurs de Wikipédia ont fait valoir que l'ADL "ne devrait pas être citée pour des informations factuelles sur l'antisémitisme car elle agit principalement en tant qu'organisation pro-israélienne et tend à qualifier d'antisémitisme les critiques légitimes à l'égard d'Israël", a rapporté la Jewish Telegraphic Agency.

"L'ADL ne semble plus adhérer à une définition sérieuse, courante et intellectuellement convaincante de l'antisémitisme, mais a plutôt cédé à la politisation éhontée du sujet même sur lequel elle était à l'origine estimée pour sa fiabilité", a déclaré Iskandar323, rédacteur de Wikipédia, sans donner plus de détails.

À la suite de cette annonce, Wikipédia aurait décidé d'ajouter l'ADL à sa liste de sources interdites ou partiellement interdites.

Bien que l'ADL soutienne le droit de l'État juif à exister et à se défendre, elle a, à plusieurs reprises, critiqué certaines politiques israéliennes.

Toutefois, l'objectif principal de l'ADL est de documenter les incidents antisémites dans le monde, ce qu'elle fait depuis sa création en 1910, et elle est considérée comme une autorité internationale respectée en matière de lutte contre la haine des juifs.

L'ADL a réagi en décrivant la déclaration de Wikipédia comme une "campagne visant à délégitimer l'ADL", ajoutant qu'elle avait "fourni des réfutations point par point, fondées sur des citations factuelles, à chaque affirmation faite, mais apparemment les faits n'ont plus d'importance".

"Il s'agit d'une triste évolution pour la recherche et l'éducation, mais l'ADL ne se laissera pas décourager dans sa lutte de longue date contre l'antisémitisme et toutes les formes de haine", a déclaré l'ADL dans son communiqué officiel.

Le site Wikipédia lui-même est devenu de plus en plus politisé dans le contexte de la guerre actuelle entre Israël et le groupe terroriste Hamas, soutenu par l'Iran. En mars, la section arabe de Wikipédia a accusé Israël de commettre un génocide à Gaza. Elle a également rejeté les viols massifs de femmes israéliennes par le Hamas, bien documentés, en les qualifiant de "mensonges de la propagande israélienne".

Les pages Wikipédia en langue arabe comportent toujours un message de bannière hautement politisé qui contredit la prétention de l'encyclopédie en ligne à l'objectivité factuelle.

"En solidarité avec le droit du peuple palestinien, non au génocide à Gaza, non au meurtre de civils. Non au ciblage des hôpitaux et des écoles. Non à la tromperie et aux doubles standards. Arrêtez la guerre et propagez une paix juste et globale".

En outre, la bannière présente d'un côté le drapeau de l'Autorité palestinienne et de l'autre un keffieh, qui est devenu le symbole de la résistance.

La National Review a critiqué le contenu d'Arab Wikipedia.

Chaque phrase... "génocide à Gaza", "tuer des civils", "cibler des hôpitaux et des écoles", et "tromperie et deux poids deux mesures", mène à son propre article en langue arabe...", a déclaré le magazine.

Le lien faisant référence aux morts de civils mène à une page qui se traduit par "Pogroms pendant la guerre israélo-palestinienne de 2023", qui ne fait aucune distinction entre les terroristes du Hamas et les civils et affirme qu'Israël a bombardé l'hôpital Al-Ahli à Gaza, ce qui, bien sûr, n'a pas été le cas", a noté la National Review.

En mai, l'ADL a publié un rapport faisant état d'une montée alarmante de l'antisémitisme dans les pays occidentaux depuis l'invasion du Hamas et l'attaque terroriste du 7 octobre.

"Pour ceux dont les opinions servent un objectif idéologique et instrumental antijuif et antisioniste, le 7 octobre a été une occasion en or de faire progresser leurs perspectives marginales haineuses et racistes dans le discours conservateur dominant, en l'utilisant pour attaquer leurs rivaux, mobiliser leurs partisans et attirer de nouveaux adeptes", peut-on lire dans le rapport.