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Les Émirats arabes unis déclarent qu'ils ne "couvriront" pas la présence israélienne à Gaza après la guerre

Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Sheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, le 17 mars 2022. (Photo : REUTERS/Evgenia Novozhenina/Pool)

Le Ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis, le cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan, a critiqué le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu samedi, après que le dirigeant israélien a suggéré que les Émiratis pourraient aider une future administration d'après-guerre dans la bande de Gaza.

"Les Émirats arabes unis soulignent que le premier ministre israélien n'a pas la capacité juridique de prendre cette mesure, et les Émirats arabes unis refusent d'être entraînés dans tout plan visant à couvrir la présence israélienne dans la bande de Gaza", a écrit le haut diplomate émirati sur le site 𝕏.

Lors d'une récente interview, M. Netanyahu a laissé entendre que les États arabes modérés du Golfe, tels que les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, pourraient jouer un rôle essentiel dans la reconstruction de la bande de Gaza après la guerre.

Les dirigeants des Émirats arabes unis et de l'Arabie saoudite ont indiqué précédemment qu'ils étaient prêts à aider Gaza après la guerre, à condition que cela se fasse dans un cadre menant à la création d'un État palestinien indépendant.

Le ministre émirati des affaires étrangères a donc réaffirmé sa volonté d'apporter son aide de diverses manières une fois que sera mis en place un gouvernement palestinien "répondant aux espoirs et aux aspirations" de la population locale et caractérisé par "l'intégrité, la compétence et l'indépendance".

La tension entre les visions d'Israël et des Émirats arabes unis sur l'avenir de Gaza fait suite à l'établissement de relations diplomatiques entre les deux nations en 2020 dans le cadre des accords d'Abraham. Malgré ces progrès diplomatiques, M. Netanyahou continue de s'opposer à une solution à deux États, principalement en raison des implications pour la sécurité des Israéliens, surtout depuis l'attaque terroriste du 7 octobre. Les pressions politiques, tant nationales qu'internationales, et les membres actuels de la droite au sein du gouvernement, qui sont opposés à un État palestinien indépendant aux côtés d'Israël, jouent également un rôle dans la position du premier ministre.

En décembre, M. Netanyahu s'est engagé à ce que ni le Hamas ni son rival, le Fatah, qui contrôle l'Autorité palestinienne, ne gouvernent Gaza après la guerre.

"Gaza ne sera ni le Hamas ni le Fatahstan", a promis M. Netanyahu.

"Après le grand sacrifice de nos civils et de nos soldats, je n'autoriserai pas l'entrée à Gaza de ceux qui éduquent au terrorisme, soutiennent le terrorisme et financent le terrorisme", a ajouté le premier ministre, faisant probablement référence au soutien de l'AP au terrorisme anti-israélien et à l'incitation contre les Juifs.

Certains ministres d'extrême droite du gouvernement de M. Netanyahu ont appelé au rétablissement des communautés juives à Gaza, bien que les sondages montrent que la plupart des Israéliens n'y sont pas favorables.

L'administration Biden a insisté sur le fait qu'une Autorité palestinienne "réformée" devrait à terme assumer la responsabilité de la bande de Gaza. M. Netanyahou a au contraire fait valoir que les responsables locaux de Gaza, sans liens avec le terrorisme et sans affiliation avec le Hamas ou le Fatah, devraient gouverner la bande de Gaza avec l'aide des pays arabes et de la communauté internationale.

Les Émirats arabes unis ont établi des relations diplomatiques avec Israël en 2020 dans le cadre des accords d'Abraham négociés par les États-Unis sous l'ancienne administration Trump. Les deux pays ont rapidement développé des liens étroits dans des domaines tels que le tourisme, le commerce et la science. Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par le Hamas le 7 octobre, les liens entre Israël et les Émirats arabes unis ont été renforcés.

Au début du mois de mai, le bureau du Premier ministre israélien à Jérusalem a publié un plan intitulé "De la crise à la prospérité - un plan pour la transformation de la bande de Gaza, de l'agression iranienne à l'axe modéré". Ce plan ambitieux prévoit de transformer la bande de Gaza en un "Singapour sur la Méditerranée" pacifique et économiquement prospère.

Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.

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