Les autorités françaises interdisent aux entreprises israéliennes de participer au salon de la défense Eurosatory 2024 dans le contexte du conflit de Gaza
Les autorités françaises ont interdit aux entreprises israéliennes de participer à un salon de la défense le mois prochain à Villepinte, dans la banlieue nord-est de Paris, selon les organisateurs de l'événement.
"Par décision des autorités gouvernementales, il n'y aura pas de stand pour l'industrie de défense israélienne au salon Eurosatory 2024", a annoncé vendredi un porte-parole du salon Coges.
Coges n'a pas fourni d'explication, mais le ministère français de la Défense a publié un communiqué indiquant que "les conditions ne sont plus réunies pour accueillir des entreprises israéliennes au salon de Paris, étant donné que le Président français demande l'arrêt de l'opération de Tsahal à Rafah".
L'annonce de l'annulation est intervenue quelques jours seulement après qu'une frappe israélienne a visé deux terroristes du Hamas à Rafah, ce qui a déclenché un incendie pour des raisons qui font toujours l'objet d'une enquête, tuant des dizaines de civils. Cet incendie inexpliqué a suscité l'indignation de la communauté internationale et des manifestations dans toute la France.
Une enquête préliminaire sur la frappe des FDI a révélé qu'un stock d'armes cachées pourrait être à l'origine de l'incendie mortel. Ils ont également estimé que les petites munitions utilisées lors de la frappe aérienne n'auraient pas déclenché d'incendie par elles-mêmes.
Réagissant à la frappe, le président français Emmanuel Macron s'est dit "indigné" et a exigé un "cessez-le-feu immédiat".
"Conformément aux propos du président, nous appelons à un cessez-le-feu qui assurera la protection de la population civile gazaouie, la libération de tous les otages et le plein accès aux humanitaires".
Ce salon, qui a lieu chaque année en France, est l'un des plus grands salons de la défense au monde. Plus de 1 700 entreprises y sont représentées devant plus de 60 000 participants venus de 150 pays.
Soixante-quatorze entreprises israéliennes ont prévu de participer et de représenter leurs produits lors de cet événement de cinq jours qui a débuté le 17 juin. Dix d'entre elles devaient présenter des armes.
"Nous sommes très déçus de la situation. Il existe une relation de confiance historique avec nos partenaires israéliens. C'est inacceptable, mais la décision a été prise par les autorités françaises", a déclaré une source anonyme d'une grande entreprise de défense française, selon i24 News.
Un groupe d'activistes a demandé à M. Coges d'éviter d'acheter et de vendre des armes qui pourraient être utilisées dans ce qu'ils considèrent comme des "crimes" israéliens commis à Gaza et en Cisjordanie.
ASER, Stop Arming Israel, Urgency Palestine et l'Association France-Palestine Solidarité ont également mis en garde contre les bénéfices de la foire qui renforceraient "le pouvoir économique des entreprises susceptibles de participer à ces crimes".
M. Coges a déclaré à l'AFP que la foire était "uniquement destinée à la présentation d'équipements de défense et de sécurité... et en aucun cas un lieu de transactions".
Le mouvement de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) contre Israël a pris de l'ampleur dans le contexte de la guerre contre l'organisation terroriste Hamas à Gaza. Le mouvement vise à délégitimer Israël et à faire pression sur lui par des moyens diplomatiques, financiers, professionnels, universitaires et culturels.
Les manifestants ont appelé au boycott des ventes d'armes à Tsahal et au désinvestissement des entreprises de défense israéliennes, en établissant un parallèle entre la guerre d'Israël contre le Hamas à Gaza et l'apartheid en Afrique du Sud.
Les opposants au BDS affirment que son message est biaisé et source de division et qu'il empêche tout dialogue entre Israéliens et Palestiniens, à moins qu'Israël ne soit reconnu comme l'"oppresseur".
Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.