Le Hamas serait ouvert à un gouvernement intérimaire dans la bande de Gaza, alors que les négociations sur la prise d'otages progressent dans un contexte de flottement diplomatique
Des négociations parallèles ont lieu cette semaine au Qatar, en Égypte et en Israël.
Le Hamas a accepté de céder le pouvoir sur la bande de Gaza à un gouvernement intérimaire, a rapporté mercredi le Washington Post, au milieu d'une vague de navettes diplomatiques à travers le Moyen-Orient qui a semblé faire avancer de manière substantielle les pourparlers en cours entre le groupe terroriste et Israël au cours des derniers jours.
Bien que certains responsables impliqués dans les pourparlers aient exprimé leur optimisme quant à l'avancement des négociations, le Hamas a déclaré jeudi :
"Jusqu'à présent, les médiateurs ne nous ont informés d'aucune nouvelle concernant le cessez-le-feu et l'échange de prisonniers. L'occupation [Israël] continue de recourir à la procrastination pour gagner du temps, dans le but de faire échouer ce cycle de négociations, comme elle l'a fait lors des cycles précédents."
S'adressant au Times of Israel avant la reprise des négociations au Qatar mercredi, un responsable américain a déclaré que des progrès significatifs avaient été réalisés la veille par les négociateurs américains, égyptiens, qataris et israéliens en Égypte.
Dans la soirée, des médias israéliens ont rapporté que le directeur du Mossad, David Barnea, était rentré en Israël après des discussions qui ont duré environ quatre heures au Qatar.
L'envoyé de la Maison Blanche, Brett McGurk, est également rentré du Qatar en Israël jeudi, où il a évoqué avec le ministre de la défense Yoav Gallant les "progrès réalisés" dans les négociations sur la prise d'otages.
Par ailleurs, une délégation israélienne chargée de la sécurité a poursuivi ses entretiens en Égypte dans le but de trouver un arrangement concernant la liberté d'Israël d'empêcher la contrebande à la frontière entre Gaza et l'Égypte, où Tsahal a pris le contrôle du corridor Philadelphie et du poste-frontière de Rafah.
Dans le contexte de cette navette diplomatique, David Ignatius, chroniqueur des affaires étrangères au Washington Post, a cité un haut fonctionnaire de la Maison Blanche déclarant qu'un "cadre avait été convenu" et que les pourparlers se concentraient désormais sur les détails de sa mise en œuvre.
Selon M. Ignatius, une partie du cadre convenu est l'acceptation par Israël et le Hamas d'un plan de "gouvernance intérimaire" qui serait mis en œuvre au cours de la deuxième phase du cadre en trois phases.
Le Hamas a confirmé qu'il était "prêt à céder son autorité à l'accord de gouvernance intérimaire", a déclaré un responsable américain à M. Ignatius.
"La sécurité serait assurée par une force formée par les États-Unis et soutenue par des alliés arabes modérés, issus d'un noyau d'environ 2 500 partisans de l'Autorité palestinienne à Gaza qui ont déjà été contrôlés par Israël", selon le rapport.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a jusqu'à présent fermement rejeté l'idée que l'Autorité palestinienne pourrait être impliquée dans la gestion de Gaza après la guerre.
Alors que plusieurs médias ont salué le rapport comme une étape importante vers un accord, Ron Ben Yishai, reporter de guerre israélien chevronné, a averti que le Hamas pourrait avoir ses propres motivations pour renoncer à la gouvernance.
"Derrière ce concept se cache une vieille intention du Hamas de copier le modèle de conduite du Hezbollah au Liban, de telle sorte que l'organisation n'aura pas de contrôle civil sur la bande de Gaza et ne sera pas obligée de s'occuper du bien-être et des besoins des résidents", a-t-il écrit sur Ynet News.
Au lieu de cela, elle pourra se concentrer et investir tout son argent dans la "résistance", c'est-à-dire dans la préparation de la guerre avec Israël. Et comme il s'agit de la force militaire la plus puissante dans la bande de Gaza, c'est lui qui dictera ce qui se passera en coulisses... c'est ce que fait le Hezbollah au Liban".
La principale pierre d'achoppement dans les négociations actuelles, qui ont débuté lorsque le Hamas aurait abandonné la condition préalable selon laquelle Israël devait s'engager à mettre fin à la guerre, est la formulation exacte des conditions de la transition vers la deuxième phase.
Au cours d'une première phase de six semaines, qui comprendrait la libération de 33 otages israéliens et de centaines de terroristes palestiniens condamnés, le plan prévoit des négociations parallèles sur les détails de la deuxième phase.
"Si les négociations durent plus de six semaines pour la première phase, le cessez-le-feu sera maintenu tant que les négociations se poursuivront", selon la résolution de l'ONU confirmant le cadre, qui a été présentée par le président Joe Biden en mai.
Les médiateurs américain, qatari et égyptien "veilleront à ce que les négociations se poursuivent jusqu'à ce que tous les accords soient conclus et que la deuxième phase puisse commencer".
Israël craint que le Hamas n'exploite cette possibilité pour maintenir les négociations, empêchant ainsi Israël de libérer les otages ou de poursuivre la guerre.
"En pratique, l'accord stipule qu'après 42 jours - si aucun accord n'est conclu - le cessez-le-feu temporaire deviendra un cessez-le-feu qui durera jusqu'à ce qu'un accord soit conclu, quel que soit le temps que cela prendra. Un accord qui inclut le cessez-le-feu permanent... En d'autres termes, Israël s'engage à poursuivre les négociations jusqu'à ce qu'un accord soit conclu", a récemment déclaré une source informée à Ynet News.
Selon le Washington Post, la mise au point des détails de l'accord final prendra un certain temps et un accord n'est pas imminent.
Le Staff de All Israel News est une équipe de journalistes en Israël.